lundi 3 novembre 2008

  pour la suite de nos aventures vous pouvez consulter www.onestplusdescrevards.blogspot.com

FIN

mardi 30 septembre 2008

VII MONGOLIE II



J86-102

5-21 SEPTEMBRE

Nous quittons le lac pour continuer notre petit tour en Mongolie centrale (on a définitivement abandonné l'idée d' aller dans l' Altaï, ne parlons même pas du désert de Gobi, et nous cantonnons à un plus petit détour qui nous ramènerait à Jargalant dans la vallée magique...). On fait 40 km et on se pose dans un joli coin près d'une rivière où on reste quatre jours, dont deux de pluie, un de vent, et du gel le matin! On reprend la route, et on se rend compte qu' on est du mauvais côté de la rivière!!! infranchissable... le fourgon est beaucoup trop bas... Aille aille obligés de faire demi-tour! Nous repassons donc à Moron et décidons de reprendre la même route qu'à l'aller... Enfin c'est dur (impossible?) de reprendre exactement la même piste!











































































aster alpinus


baaaaa baaaaa

















gling gling crin crin





miam miam le yak!






Nous passons un moment au croisement de plusieurs vallées, magnifique lieu avec une belle énergie près d'un petit temple isolé. Nous y rencontrons une joyeuse famille plus que sympathique.


Lorsqu'on veut repartir, direct on s'embourbe dans un minuscule ruisseau, la terre est grasse, impossible de ressortir! Alors un cavalier vient nous voir et nous propose de nous sortir avec sa jeep, moyennant participation au benzin, donc argent... On a pas le choix: il nous demande 10000 Tugruk (ce qui est beaucoup étant donné qu'il habite à quelques mètres, mais bon...) Après nous avoir offert quelques (délicieux!) fromages en présent, il nous sort, mais on se rembourbe devant ses yeux à 100m. Là il monte vite fait dans sa jeep et s'en va se garer à côté d'une maison, à environ 300m, nous laissant bouche bée...
On le rappelle, il prend son temps, revient, nous ressort, et nous demande 5000 de plus! Heu faut pas exagérer quand même, on dit non, et là s'installe un rapport de force. Rejoint par quelques autres, il s'assoit devant le fourgon répétant "benzin, benzin!" Nous on s'assoit aussi, décidant d'attendre... On verra si on peut les avoir à l'usure... Puis ils font mine de repousser le fourgon dans le ruisseau, nous on hausse les épaules. Ils vont jusqu'à prendre les clés sur le contact et partir avec! On est un peu dégoutés mais on reste zen et on se fait à manger. Un peu offensés tout de même, nous rendons les fromages au père de famille resté non-loin. Le vieil homme est pour le moins surpris (on se doute que rendre un présent est une offense, mais vu le forcing que nous subissons, nous le faisons en pleine conscience...) et il repart à cheval vers la maison où se trouve le détenteur de nos clés. Ce dernier revient d'un air coupable, et nous rend les clés. Un petit verre de cognac signera notre pardon et nous nous quittons en paix.




Nous prenons la direction de Shine-Ider, nous heurtons une pierre, et perçons le filtre à huile! Nous remettons l'ancien. Nous ne trouvons pas Shine-Ider. Plus tard dans une montée une grosse pierre saillante nous fait obstacle et nous empêche de prendre l'élan nécessaire... Elle est incontournable alors nous voilà tous les deux à creuser autour avec deux tourne-vis!!! C'est carrément un rocher mais nous en venons à bout!!! Le lendemain nous tentons de rejoindre Jargalant en longeant la rivière pour éviter la route pierreuse de montagne que nous avions pris à l'aller. Mais nous nous trompons en lisant la carte et nous retrouvons perdus dans les pistes forestières loin de toute âme humaine. MERDE! Demi-tour quasi impossible, pas assez de gasoil. Devant: rien. Nous prenons d'anciennes traces et tombons sur une habitation (habitée!) perdue au milieu de nulle part. Les habitants nous reçoivent étonnés, mais pas besoin de leur expliquer qu'on est perdus... Ils prennent bien soin de nous, nous offrent le thé, le dîner, et un petit déjeuner bien copieux et délicieux. La nuit sera très très froide et c'est sous un début de neige qu'ils nous diront au revoir au petit matin, peu rassurés pour nous...




miam miam les poissons que nous pêche yohan!!!


La route est mauvaise pour notre fourgon, il y a plusieurs rivières, et la conduite est dure et fatiguante. Nous prenons un "autostoppeur" et ses deux enfants; et 20 m plus loin nous devons traverser encore une rivière. Elle nous paraît bien profonde cette fois mais l'homme nous dit "OK OK" et bêtement nous y allons... et nous y restons... Le moteur se coupe en plein milieu... C'était bel et bien trop profond!!! Là on est bien... Ils appellent une jeep pour nous sortir de là mais le fourgon ne redémarre plus. Le démarreur est grillé. Nous tentons de le tirer mais il ne veut même plus tousser. Dans la confusion, pendant qu'on tente de réparer, avec du monde partout autour, et à l'intérieur du fourgon, touchant à tout, comme d'hab, une lampe et de l'argent disparaissent (on s'en rendra compte plus tard...) Ils nous laissent là, coincés... Il y a très peu de passage mais dans notre malheur on a de la chance: deux gros camions passent et il y a un mécano à bord, qui passera deux heures sur le fourgon et fera tout pour qu'il reparte... Nous on n'y croit plus, mais après avoir toussé pas mal d'eau, le fourgon repart!!! Wow! Le gars ne nous demande rien et est ému lorsque nous lui donnons quelques affaires à nous en cadeau!!! Chouette on repart!






Et BLAM! Direct nous reprenons une pierre plus ou moins inévitable et là... malheur... le carter d'huile est percé... Franchement pour être zen après tout ça faut en vouloir. Alors pas le choix, nous démontons le carter pour le réparer avec du mastic (une journée).

Le lendemain quand on veut repartir, le fourgon démarre pas (côte pas assez longue) alors nous attendons quelques heures que quelqu'un nous tire puis c'est parti, mais très vite nous avons un problème que nous connaissons bien: le filtre à gasoil... Yohan est exténué par le fourgon, entre la conduite et la mécanique... Ce n'est plus un plaisir pour lui.
Nous atteignons Jargalant où nous réitérons l'expérience du magasin, en espérant vendre aussi le fourgon!!! Les gens font baisser le prix, mais c'est juste pour s'amuser, et aucune proposition n'aboutit.
Obligés de reprendre la route avec le fourgon... Nous nous arrétons au milieu de nulle part sur une fausse pente et ne pouvons pas redémarrer. Nous devons attendre quelques heures au bord de la route. Parce-que nous refusons de le payer, le premier véhicule qui passe refuse de nous tracter (juste pour redémarrer!!!) et nous laisse ahuris... Humpf... Dégoûtés... Mais dans les minutes qui suivent deux véhicules débarquent et nous voyons surgir caméras, micros... C'est la télévision taïwannaise! Nous voilà interviewés dans notre misère, tous sales, mais amusés et contents parce-que nous allons pouvoir repartir! Mais 3 km plus loin...
3 km plus loin, donc... PLAHM! (choc!) en pleine montée... et les vitesses passent plus... Et là on comprend que c'est la fin... Silent bloc du moteur cassé, cardan explosé... Alors on prépare nos sacs... Mais quand même, laisser le fourgon là au milieu de nulle part, c'est le pire scénario que nous avions pû imaginer pour lui... Nous n'avons donc pas l'esprit tranquille quand nous décidons de quitter les lieux... Mais nous devons avouer que nous nous sentons soulagés d'un poids (Yohan est carrément heureux!), et nous ouvrons le champagne à la fin de cette aventure avec lui, lui à qui nous sommes éternellement reconnaissants de nous avoir permis de vivre cette expérience privilégiée... (lara: snif?)



Nous attendons 25 heures la première voiture qui passe dans le bon sens. Les deux jeunes (de Ulaan baatar) nous demandent 30000 tugruk (18 €, non-négociables) pour 60 km, on a pas vraiment le choix alors on y va...
Ils nous déposent au lac Terhiyn Tsagaan Nuur chez Soma (que nous connaissons déjà). Nous sommes bien accueillis et passons notre première nuit en ger. Nous proposont à Soma et son frère un troc: ils remorquent le fourgon à Tariat, et en échange, ils le gardent! Ni une ni deux ils s'y précipitent, grands sourires sur leurs visages...








petite dégustation de marmotte...


Le lendemain nous souhaitons aller au village voir de nos yeux le fourgon avant de repartir vers la capitale. Quand nous arrivons ils sont en pleine mécanique, le fourgon est pas loin d' être réparé! (un petit pincement au coeur mais on est contents pour le fourgon...)
On nous dépose à la route d' Ulaan Baatar. Les adieux ne sont vraiment pas chaleureux (nous savons que le merci n'est pas de coutûme ici, mais nous sommes perturbés par l'absence d'un geste, d' une poignée de main amicale, ou d'un regard complice...) Nous attendons quatre heures, à batailler des prix exhorbitants avec les taxis (l'un nous demande 60 € chacun pour quatre heures de route, soit 10 fois le tarif normal... Ici hors saison les prix gonflent parce qu'il y a moins de véhicules donc moins de concurrence...) Mon moral commence à sérieusement baisser... Et d'un coup, qu'est-ce que nous voyons surgir juste en face? Le fourgon!!! Ils vont bien passer nous voir? Non... Il disparait au coin de la rue!!! Là nous nous sentons carrément négligés, on galère et ils ne viennent pas nous aider, alors qu'on leur a offert un cadeau qui, surtout ici, a une très grande valeur... Jusqu'ici nous étions habités par un sentiment d'incompréhension, mais là on commence à se sentir carrément inexistants... Avec un gros ras-le-bol dans le ventre, on décide d'aller les voir et de leur faire part de nos sentiments, ce que Yohan fera par l'intermédiaire téléphonique d'une personne parlant l'anglais.
Là ils commencent à nous considérer, et vont jusqu'à nous payer une partie du trajet jusqu'à Ulaan Baatar et nous négocier un prix mongol... Les adieux seront cette fois un réel échange humain, il nous aura fallu hausser le ton pour obtenir un peu de reconnaissance...


Le retour en 4x4 sera long mais sympathique, ponctué de maintes expériences: le conducteur est bourré le premier soir (et nous fait profiter), son copilote vomit à chaque arrêt, on s'arrête dans une ger pour récupérer la viande d'un gros mouton qui sera dépecé devant nos yeux, dans une autre pour dormir... et la conduite, nocturne, est sportive...



J 103-109

22-28 SEPTEMBRE

Une semaine à Ulaan Baatar dans la guest house de Oyuna, familiale et très sympathique. Une semaine administrative (visa chinois - facile) et culinaire (un peu de diversité après un mois de produits laitiers et de mouton!) et quelques chouettes rencontres... Puis nous prenons le train pour la Chine!!!
Pour conclure ce blog brièvement: on a vécu une super expérience, on a beaucoup de chance!!! On est super heureux, nos aventures continuent!!! Le blog, lui, s'arrête pour l'instant...






vendredi 5 septembre 2008

VI MONGOLIE I




J70-72


20-22 AOUT


Ouf nous quittons la capitale! Une semaine pour nous c'était amplement suffisant... Nous trouvons assez peu d'attrait à cette grande ville à l'architecture soviétique et au style de vie occidental, avec ses magasins, ses restaurants, et ses hotels. Ce n'est pas ici que nous pourrons prendre contact avec l'identité mongole...
Nous sortons de la ville et le contraste est saisissant, presque brutal! D'un coup nous sommes de retour dans les steppes et les collines broutées... Aaaah...
En deux jours et 300 km de pistes où nous pensons être perdus parce qu'il n'y a personne, ni aucune indication (à part le soleil!) nous atteignons avec joie (et soulagement) le lac Ogiy Nuur d'où Yohan nous sort des jolies perches et où nous pouvons observer une florissante et étonnante faune sauvage.






J73-74


23-24 AOUT


Aujourd'hui nous prenons la direction de Tsenkher où se trouvent des sources d'eau chaude...
Ici, un des principaux moyens de transport en commun consiste en ceci: les gens attendent au bord de la route ou accourent dès qu'ils voient un véhicule, et font signe de s'arrêter. C'est pour nous un moyen sympathique de rencontrer des gens peu habitués aux touristes: grand-père qui va au village, la famille qui va au champ pour faucher, et Tsetsegmaa avec son bébé et son frère, bien alcoolisé... Ces derniers, contents, nous invitent dans leur ger et nous font déguster airag (lait de jument fermenté), fromages salés, fromages sucrés, petits croquants de fromage sec, les classiques de l'hospitalité mongole. Puis nous partons...





Ils nous guident jusqu'à Tsenkher (on aurait vraiment galéré pour trouver la route sans eux) où nous sommes de nouveau invités dans la ger d'une amie. Puis nous allons nous délasser dans les bains (très!) chauds, une petite heure de relaxation et de nettoyage intense! Nous partageons un dernier repas avec la famille avant de dormir à côté de la ger. Nous avons de la chance, grâce à nos compagnons de route, nous passons ce moment avec les nomades plutôt que dans les quelques "ger camps" (camps de gers pour touristes) installés tout autour des sources.




Le lendemain nous déposons nos amis à Tsetserleg, faisons un petit tour du joli petit temple, puis prenons la directon de Terhiyn Tsagaan Nuur, un grand lac à 2000 m d'altitude...










J75-77


25-27 AOUT


On nous a dit qu'il fallait 4 heures pour arriver au lac, nous mettons 8 heures, en deux jours! La route est plus que difficile: les pistes sont farcies de bosses, de trous, et de pierres saillantes... Et un matin nous avons droit à une surprise... le réveil est bien frais, nous regardons par la fenêtre, et IL NEIGE!!! C'est de la neige fondue, mais sur les sommets elle tient! Brrrr... mais il faut admettre que c'est beau!
















Nous passons trois jours au bord du lac où nous rencontrons Soma avec qui nous faisons une ballade à cheval (Yohan, enthousiasmé par le galop de son nerveux cheval blanc, est à deux doigts de se fracasser par terre!!! Aille aille aille!) et qui nous invite dans la ger familiale, avec de nouvelles découvertes culinaires...







Nous rencontrons Solenn et Jorge (enfin "Rolré" en espagnol) à qui nous proposons de faire un petit bout de chemin avec nous puisque leur prochaine destination est comme nous le lac Hovsgol au nord du pays. Nous pouvons ainsi partager les frais de carburant, qui est très cher ici (1,20 €)










J78-80

28-30 AOUT

Nous pensions mettre deux jours à rejoindre le lac avec nos nouveaux compagnons de route... En une journée nous faisons le quart du chemin, sur des pistes de montagne très difficiles, en seconde et troisième. Plus d''une fois nous heurtons des pierres, et endommageons le dessous du fourgon qui est décidément trop bas pour les "routes" de Mongolie. (Nous avions prévu de faire un grand tour dans le pays en passant par l'Altaï, mais nous commençons à nous rendre compte que ce ne sera pas possible, car les routes sont longues et pénibles...) Par contre, le paysage entre Terhiyn Tsagaan Nuur et Jargalant est vraiment magique, des petites vallées boisées avec des petits ruisseaux, et les troupeaux, et les gers...




Le lendemain nous atteignons Moron, où nous faisons un petit tour au marché et passons la nuit. Puis nous prenons la route de Khatgal au bord du lac qui est la destination la plus touristique du pays. Le soir nous célébrons notre arrivée (la route était dure!) et cette belle rencontre avec Jorge, qui est sur la route depuis 10 mois, et Solenn, venue le rejoindre en Mongolie... Une grillade de Yak, dont nous nous délectons au bord du lac, quelques bières, et beaucoup de rires! Nous passons une très bonne soirée!





















J81-83


31 AOUT - 2 SEPTEMBRE


Sur la rive est du lac, après 40 km de pistes, nous faisons une petite randonnée dans les montagnes et rencontrons une famille Tsaatan qui vit dans un genre de tipi, élève des rennes, et reste au bord du lac pour la saison touristique, faisant payer les photos de leur mode de vie traditionnel... Nous on paye pas, on est même invités pour le thé et les beignets!
Nous passons pas mal de temps à bouquiner dans le fourgon ou au coin du feu dans la ger de Sol et Jorge, parce-que ces jours-ci, il pleut pas mal, et il fait frais...





J84


MERCREDI 3 SEPTEMBRE


Yohan se réveille avec la hantise de la route à venir: il a pas mal plu cette nuit... On doit reprendre la même piste qu'à l'aller, et il se rappelle d'une pente, particulièrement pentue... On prend le ptit dèj, Sol et Jorge nous rejoignent... il faut y aller... On prend un autostoppeur allemand au milieu de nulle-part; on lui garantit pas qu'on va arriver à destination... C'est lui qui nous suggèrera de mettre les chaînes à notre premier embourbement. Nous nous planterons, donc, en tout 3 fois, et mettrons les chaînes 5 fois, avec l'aide précieuse et énergique de notre équipage que nous sommes bien contents d'avoir avec nous... Et c'est de justesse que le fourgon parvient à monter la côte redoutée! Et pour finir en beauté, Yohan nous fait un petit tête-à-queue dans l'herbe mouillée! Yiiiiihaa!












J85


JEUDI 4 SEPTEMBRE


Aujourd'hui nous disons au revoir à nos amis... A une prochaine fois!
Puis Yohan trépigne un peu... Il a envie de s'activer... Alors il décide de faire une expérience et sort une bâche et quelques affaires que nous avons apportées de France (des vêtements, chaussures, et couvertures que nous pensions donner ou troquer en chemin) et il installe son petit magasin à côté du fourgon, c'est-à-dire dans un coin perdu de Khatgal! Après une heure, un vieil homme passe, prend des chaussures, et repart en direction du village... Et à partir de là les intéressés défilent... Il faut dire qu'avec les prix que nous faisons, c'est presque donné!
Nous nous rendons alors compte que cet échange est beaucoup plus satisfaisant que le simple don. Quand c'est gratuit les gens prennent pour prendre (c'est un reflexe normal que nous avons tous!) alors qu'en achetant pour quelques Tugruk, ils choisissent, les biens achetés ont une autre valeur, et le rapport entre nous est bien plus spontané et agréable. Nous passons donc une journée très sympathique, nous nous allégeons de quelques kilos, et récoltons de quoi faire un petit plein de gasoil!